La SouPierre est de retour

Par Caroline D’Astou dans NordInfo 19 avril 200?8?

Près de une année après sa fermeture par la direction de la polyvalente Sainte-Thérèse (PST), le service d’aide alimentaire la SouPierre fait son retour, à moins de 500 mètres de l’institution scolaire. «Ça fait plus de une année que la PST a enlevé un service d’aide alimentaire qui ne coûtait rien», de lancer René Gauvreau à la trentaine de partenaires, élèves et parents réunis pour la conférence de presse de lancement, le lundi 14 avril.

Où sera localisé le service de la SouPierre? Dans les locaux de l’organisme d’aide au décrochage scolaire Oméga, plus précisément dans le sous-sol de la maison située au 2, chemin du Ravin, à Sainte-Thérèse. «Tout est maintenant en place pour redonner aux élèves de la PST et des environs les services qu’ils ont perdus et qui étaient des plus appréciés par le corps professoral et les intervenants de la polyvalente», de dire M. Gauvreau.

Géré et administré par l’organisme Le Petit Peuple, le nouveau service aura pour but d’offrir une aide alimentaire (une soupe) aux élèves de la PST qui ont peu de moyens financiers pour se nourrir. «L’organisme Oméga nous offre gratuitement les locaux pour recevoir les élèves», confie le pore-parole du service.

Aménagé au sous-sol, l’endroit peut accueillir une dizaine de jeunes. En plus des tables pour manger, une cuisine y a été aménagée pour la préparation de la soupe. De quoi remplir un estomac vide.

«Dès le 15 avril, la nouvelle SouPierre, à l’extérieur des murs de l’école où elle n’était pas bienvenue, ouvre. Qu’on se passe le mot. Sans la présence de la polyvalente et de la commission scolaire dans ce dossier, mais avec la force des milieux communautaires et la volonté de ceux et celles qui croient que nos jeunes ont des droits, dont celui de grandir sainement avec le support de la communauté», de poursuivre M. Gauvreau.

Pour les élèves de la PST qui fréquenteront le service de la SouPierre, des intervenants de l’organisme Oméga seront présents pour offrir de l’aide afin d’intervenir contre le décrochage scolaire. «Le vrai problème est que le service de la SouPierre n’aurait jamais dû fermer» y pense M. Gauvreau.

Le service est offert gratuitement et les membres du Petit peuple se sont engagés à effectuer des collectes de fonds pour amasser l’argent nécessaire pour acheter les aliments pour faire la soupe. «la SouPierre servira la soupe qui fait sa réputation, mais offrira aussi un service de soutien et de lutte au décrochage scolaire et social, d’aide aux jeunes en difficulté, d’écoute et de solidarité y comme elle le faisait si bien au cœur même de vie des jeunes, dans les murs de leur école. L’endroit rêvé pour un tel service», renchérit le porte-parole des usagers de la SouPierre.

Pour assurer le succès de la SouPierre, l’ensemble des professeurs de la PST ont été mis à la contribution pour informer les élèves du service d’aide alimentaire, à deux pas de l’école secondaire. Pour les personnes intéressées à contribuer au service, if est possible de communiquer avec l’organisme Le Petit Peuple en composant le 450-971-2250.

La Soupierre deviendrait un local de musique

Par Caroline D’Astou

La Soupierre n’est plus. Malgré les nombreuses tentatives des différents acteurs impliqués dans le dossier de la réouverture du service, la direction de la polyvalente Sainte-Thérèse (PST) ainsi que la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-îles (CSSMI), selon toute vraisemblance, ont procédé à des rénovations majeures dans l’ancien local.

«Le local a été rénové et démoli», lance le porte-parole du Petit Peuple et des usagers de La Soupierre, René Gauvreau, expliquant que les rumeurs circulent à l’effet que la direction aurait l’intention d’en faire un local de musique. «On savait qu’il y avait des choses qui se tramaient», ajoute le porte-parole des usagers.

Surpris par les récents développements dans le dossier de la réouverture de La Soupierre, M. Gauvreau a expliqué qu’une rencontre avait eu lieu entre lui et des membres de la direction de la PST et de la CSSMI, au mois de juin dernier. Selon le” porte-parole des usagers, en aucun moment les conversations n’allaient dans le sens d’une fermeture définitive du service.

«Quand j’ai su qu’avant même de fermer La Soupierre, le local avait été promis à quelqu’un, quand j’ai compris les raisons profondes qui ont motivé la direction de l’école à changer les serrures du local le jour même où M. Massie a quitté, sur les conseils de son médecin, quand j’ai su que, dès la fin de l’année scolaire, des travaux de réaménagement du local, qui n ’ont rien à voir avec le maintien ou l’amélioration du service de La Soupierre, ont été entrepris, j’ai mal réagi […]», a critiqué M. Gauvreau.

Selon le porte-parole des usagers du service, des démarches avaient été entreprises auprès de la communauté d’affaires de la MRC afin d’obtenir des fonds pour maintenir le service. «Il y avait un montant de 10 000 $ que certains gens d’affaires étaient prêts à investir pour de l’équipement», indique M. Gauvreau, ajoutant que la communauté d’affaires se soucie de la pauvreté des jeunes.

«J’ai compris que les élèves vivant des difficultés personnelles dérangent. […] On enlève les étudiants dérangeants et hop!, les taux de décrochage et de réussite aux examens se redressent. Que fera-t-on pour ceux et celles qui, malgré tout, s’accrochent», questionne-t-il, profitant de l’occasion pour dénoncer le fait que des écoles, sur le territoire, recommanderaient à certains étudiants de signer des formulaires d’abandon scolaire. «Cette formule existe réellement, mais elle est totalement illégale», affirme M. Gauvreau.

Décidé à se battre jusqu’au bout, le porte-parole a expliqué que des rencontres et des démarches seront entreprises auprès des élus locaux et provinciaux pour dénoncer l’ensemble de la situation. Dans le même sens, des approches seront effectuées auprès du ministre de l’Éducation pour plaider en faveur de la réouverture du service de La Soupierre.

«J’ai compris que notre système scolaire est profondément malade et que les membres des conseils d’établissement et de l’assemblée des commissaires n’ont de pouvoir que le pouvoir virtuel que quelques-uns leur prêtent sans tout leur dire. J’ai compris que la bonne volonté de tant de gens, adultes et élèves, était reléguée aux faits divers et que les véritables décisions étaient prises dans des bureaux fermés, par des personnes qui ne rendront de comptes qu’à elles-mêmes», poursuit-il.

Notons que des appels ont été faits à la CSSMI pour connaître leur version de l’histoire, sans succès. Selon la réceptionniste, tous les cadres sont en vacances jusqu’au 13 août.

Pierre-Luc Maître lauréat Jeune Bénévole-Prix Claude-Masson

Écrit par Claudine Mainville
Paru dans le journal Le Courrier, 14 mai 2014


HOMMAGE BÉNÉVOLAT-QUÉBEC 2014.

Exemple d’un succès exceptionnel d’intégration sociale par le bénévolat, Pierre-Luc Maître a remporté le Prix Claude-Masson décerné à un jeune bénévole, lors du gala Hommage bénévolat-Québec, le 8 avril dernier.

Depuis dix ans, Pierre-Luc Maître a trouvé dans le bénévolat et son implication une façon de s’accomplir, de faire profiter les autres de ses aptitudes, et surtout de tisser des liens dans son entourage. Âgé maintenant de seulement 25 ans, il a amorcé cette ouverture vers son entourage par la musique.

«J’ai une personnalité particulière, à l’adolescence le déménagement dans un autre milieu m’a fait perdre mes repères, j’étais complètement exclu socialement. J’ai été anorexique, hospitalisé assez longtemps, et puis à 15 ans j’étais dans une classe spéciale à la Polyvalente Sainte-Thérèse», rappelle Pierre-Luc Maître.

En psychiatrie, on a diagnostiqué le syndrome d’Asperger, un trouble du spectre autistique. « Nous étions confinés dans la classe même pour les pauses… Un jour on nous a dit qu’on pouvait aller en récréation… mais pour quoi faire? J’ai alors découvert le local de la SouPierre où il y avait un piano», raconte-t-il. Pierre-Luc s’est mis à improviser et à animer en musique les dîners de la SouPierre. Peu à peu, il s’est mis à la cuisine et à tisser des liens avec le responsable du projet, Pierre Massie également fondateur de la maison du Petit Peuple et les jeunes qui fréquentaient la SouPierre., Pierre-Luc se distinguait dans tout ce qu’il faisait

Pierre-Luc Maître est un autodidacte, il cherche, apprend, découvre et réalise grâce à ses ressources personnelles. Ses aptitudes exceptionnelles et sa détermination le rendent excellent dans ce qu’il entreprend. « J’ai gagné la confiance en moi-même et aux autres. Ma particularité me portait à m’exclure et à avoir un comportement antisocial »

À la maison du Petit Peuple, Pierre-Luc Maître a poursuivi son implication dans plusieurs projets. Il a participé au projet d’intégration Agir ensemble et a conservé les liens avec les participants. Il a également participé à deux stages humanitaires, en République dominicaine pour la construction de maisons et plus récemment à Haïti pour l’orphelinat de Port-de-Paix.
«J’anime les déjeuners du dimanche, je vais aux corvées des campagnes de feuilles et je suis au conseil d’administration. Mais ce que je préfère, c’est le volet informatique. J’ai fait le site Internet et je continue de l’améliorer»,
souligne-t-il.

Pierre-Luc Maître est devenu un accroc de l’informatique et a entrepris des études universitaires dans le domaine. «Je suis présentement étudiant libre à l’Université du Québec, mais je dois être admis au programme cette année. Je veux travailler dans ce domaine», affirme-t-il.

Le prix Claude-Masson vient confirmer pour Pierre-Luc son apport dans la société et la pertinence de ses expériences, même à titre de bénévole. Ce qui a été réalisé et continue de progresser dans tous ces volets, est une démonstration de ses capacités, d’un engagement de qualité dans plusieurs milieux. Le lauréat a également été bénévole au Centre Solange-Beauchamp pour la distribution de repas.

«J’ai gagné la confiance en moi-même et aux autres. Ma particularité me portait à m’exclure et à avoir un comportement antisocial. La SouPierre et le Petit Peuple m’ont donné cette motivation, cette appréciation et cet amour nécessaire à la socialisation. J’aimerais que mon expérience démontre que c’est possible pour toutes les personnes, qu’importe leurs particularités, de réussir des choses, d’avancer, de profiter de milieux propices à l’épanouissement et de contribuer soi-même dans la société», souhaite le lauréat.
Le Prix Claude-Masson vient consacrer cet engagement personnel d’un jeune qui dès l’adolescence a choisi d’aller vers le monde, mais qui a aussi trouvé sur son chemin des personnes et organismes ouverts à cet accueil respectueux des différences.

La maison du Petit Peuple a également compté l’an dernier, une lauréate du Prix Claude-Masson, Myriam Gaudet. Le fondateur Pierre Massie, les quelques ressources permanentes engagées depuis plusieurs années et de de fidèles bénévoles, comme ces deux jeunes lauréats, poursuivent la mission de l’organisme. Le Petit Peuple arrive à sa 25e année d’existence et de présence dans la communauté régionale et a remporté le Prix hommage bénévolat Québec en 2011. Depuis, Pierre Massie agit à titre d’ambassadeur pour permettre aux bénévoles de faire connaître leur propre engagement social et d’être reconnus.