La Soupierre deviendrait un local de musique

Par Caroline D’Astou

La Soupierre n’est plus. Malgré les nombreuses tentatives des différents acteurs impliqués dans le dossier de la réouverture du service, la direction de la polyvalente Sainte-Thérèse (PST) ainsi que la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-îles (CSSMI), selon toute vraisemblance, ont procédé à des rénovations majeures dans l’ancien local.

«Le local a été rénové et démoli», lance le porte-parole du Petit Peuple et des usagers de La Soupierre, René Gauvreau, expliquant que les rumeurs circulent à l’effet que la direction aurait l’intention d’en faire un local de musique. «On savait qu’il y avait des choses qui se tramaient», ajoute le porte-parole des usagers.

Surpris par les récents développements dans le dossier de la réouverture de La Soupierre, M. Gauvreau a expliqué qu’une rencontre avait eu lieu entre lui et des membres de la direction de la PST et de la CSSMI, au mois de juin dernier. Selon le” porte-parole des usagers, en aucun moment les conversations n’allaient dans le sens d’une fermeture définitive du service.

«Quand j’ai su qu’avant même de fermer La Soupierre, le local avait été promis à quelqu’un, quand j’ai compris les raisons profondes qui ont motivé la direction de l’école à changer les serrures du local le jour même où M. Massie a quitté, sur les conseils de son médecin, quand j’ai su que, dès la fin de l’année scolaire, des travaux de réaménagement du local, qui n ’ont rien à voir avec le maintien ou l’amélioration du service de La Soupierre, ont été entrepris, j’ai mal réagi […]», a critiqué M. Gauvreau.

Selon le porte-parole des usagers du service, des démarches avaient été entreprises auprès de la communauté d’affaires de la MRC afin d’obtenir des fonds pour maintenir le service. «Il y avait un montant de 10 000 $ que certains gens d’affaires étaient prêts à investir pour de l’équipement», indique M. Gauvreau, ajoutant que la communauté d’affaires se soucie de la pauvreté des jeunes.

«J’ai compris que les élèves vivant des difficultés personnelles dérangent. […] On enlève les étudiants dérangeants et hop!, les taux de décrochage et de réussite aux examens se redressent. Que fera-t-on pour ceux et celles qui, malgré tout, s’accrochent», questionne-t-il, profitant de l’occasion pour dénoncer le fait que des écoles, sur le territoire, recommanderaient à certains étudiants de signer des formulaires d’abandon scolaire. «Cette formule existe réellement, mais elle est totalement illégale», affirme M. Gauvreau.

Décidé à se battre jusqu’au bout, le porte-parole a expliqué que des rencontres et des démarches seront entreprises auprès des élus locaux et provinciaux pour dénoncer l’ensemble de la situation. Dans le même sens, des approches seront effectuées auprès du ministre de l’Éducation pour plaider en faveur de la réouverture du service de La Soupierre.

«J’ai compris que notre système scolaire est profondément malade et que les membres des conseils d’établissement et de l’assemblée des commissaires n’ont de pouvoir que le pouvoir virtuel que quelques-uns leur prêtent sans tout leur dire. J’ai compris que la bonne volonté de tant de gens, adultes et élèves, était reléguée aux faits divers et que les véritables décisions étaient prises dans des bureaux fermés, par des personnes qui ne rendront de comptes qu’à elles-mêmes», poursuit-il.

Notons que des appels ont été faits à la CSSMI pour connaître leur version de l’histoire, sans succès. Selon la réceptionniste, tous les cadres sont en vacances jusqu’au 13 août.